Géo, la suite

Publié le par mefhistoiregeoaix.over-blog.com

a France en villes.

 

Les caractéristiques générales de l’urbanisation en France.

 

 

 La géographie urbaine a longtemps été déficitaire en France. La géographie classique privilégiait l’étude des espaces ruraux, explications qui étaient plutôt possibilistes. Cf : La ville et l’urbain, l’état des savoirs, M. LussautC’est après la seconde guerre mondiale que les géographes s’intéressent à la ville avec des gens comme Pierre George, Michel Rochefort, etc. Il y a deux grands domaines : la géographie intraurbaine (étude des différents points de vue l’espace urbain) et une géographie interurbaine (étude des systèmes de villes, des réseaux urbains). C’est plutôt une géographie des terres urbaine pour la géographie intraurbaine =/= étude des réseaux pour la géographie interurbaine. Une certaine exceptionnalité française, urbanisation de la France un peu plus tardive par rapport à la Gb, à l’Allemagne, ou encore à des pays d’Europe du Sud comme l’Italie. Plus rurale du point de vue spatial, plus paysanne du point de vue social. Urbanisation rapide dans le second 20° siècle qui a connu des mutations brutales. On peut presque parler d’ « explosion urbaine », ça a entrainé des mutations (=changement de nature) sociales, paysagères, politiques qui entrainent des vrais traumatismes. A côté de cela, il y a une surreprésentation des espaces ruraux ou dits ruraux. Les cantons urbains sont finalement moins représentés. On a une armature urbaine caractérisée par la macrocéphalie parisienne, un cas particulier de la capitale qui revient beaucoup dans l’étude de la France urbaine. Faiblesse de la métropolisation avec notamment la faiblesse des métropoles autres que Paris.

 

I. La mesure et la définition du fait urbain.

 

* Les définitions conceptuelles : on a eu pendant longtemps une opposition ville/campagne. Ville et campagne un couple de mot qui était bien clair pendant longtemps. Le couple ville-campagne c’était deux espaces, c’était presque deux mondes. On a tendance à utiliser le mot urbain et le mot rural désormais. Urbain : ville, Urbs = Rome. On a tendance à substantiver le mot « urbain » pour dire « l’urbain ». Ville et campagne = distinction bien nette et aujourd’hui on a du mal à définir clairement ce qu’est la ville, on n’est plus dans le binaire on est dans des degrés d’urbanité décroissant depuis les centres historiques, les hypercentres urbains qui seraient le lieu d’urbanité maximum =/= les bourgs pourraient être décris comme de l’infra-urbain. Article de Lussaut dans la Géographie Urbaine. Si on écoute Lussaut il n’y a plus d’espaces ruraux, il y a seulement des degrés d’urbanité décroissant => gradient d’urbanité depuis les hyper centres jusqu’à la campagne profonde.

* Définitions statistiques de la ville et de l’urbain en France : on utilise depuis 1911 (INSEE) une définition de l’urbain qui repose sur deux critères : un critère morphologique qui est celui de l’agglomération (groupement de constructions, un espace qui présente une continuité bâtie d’au moins 50 habitants => des constructions groupées sans rupture de plus de 200 mètres), ça correspond à une certaine densité. Et un critère démographique : une agglomération est dite urbaine lorsqu’il y a au minimum 2000 habitants agglomérés. C’est ce que l’INSEE appelle l’unité urbaine. Ca se combine avec le découpage communal. Une unité urbaine comporte ou bien une seule ou bien plusieurs communes = la condition est que chaque commune de l’unité urbaine possède plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie. Ajustement qui se fait sur le découpage communal. Si l’unité urbaine comporte une seule commune l’INSEE parle de ville isolée (unité urbaine mono-communale, exemple de Pertuis), lorsqu’il y a plusieurs communes elle parle d’unité urbaine. Dans l’unité urbaine l’INSEE distingue la ville-centre et les autres communes sont dites villes de banlieues. L’INSEE révise le périmètre des unités urbaines en fonction de chaque recensement compte tenu de la continuité du bâti. En 1982 la continuité s’est établie entre Aix et Marseille.

* En 1962 l’INSEE a établi un nouveau zonage, une nouvelle définition apparaît la ZPIU pour tenir compte de la périurbanisation. Communes périurbaines dans lesquelles il y avait au moins un des deux critères suivant : - existence importante d’un mouvement de migration alternante.

- présence d’un nombre d’emplois non agricoles significatifs.

Conceptuellement on a inventé le périurbain, une population à la fois rurale et urbaine. En 1962 il y avait 75% de la population en urbain ou périurbain en 1990 dans le rural il n’y avait plus que 4% de la population donc l’INSEE a imaginé un nouveau zonage : Z.A.U (zonage en aire urbaine).

Z.A.U : 1996, consiste à définir un pôle urbain : unité urbaine càd avec une ville centre contenant au moins 5000 emplois, et une banlieue. L’INSEE a ajouté un critère de polarisation. Autour du pôle urbain il y a une couronne périurbaine : c’est l’ensemble des communes qui est continu et d’un seul tenant, au moins 40% des actifs occupants un emploi dans le pôle urbain. Donc un seul critère = migration pendulaire.

Pôle urbain + couronne périurbaine = Aire urbaine.

Pour contenir 5000 emplois l’aire urbaine doit contenir au moins 15/20 000 habitants. On a entre les différentes aires urbaines on a les communes multipolarisées : ce sont des communes où au moins 40% des actifs occupent des emplois dans plusieurs aires urbaines. L’ensemble forme ce qu’on appelle l’espace urbain selon l’INSEE.

 

Pôle urbain : Ville centre + banlieue.          Aire urbaine : Pôle Urbain + couronne périurbaine.

Zone de texte:

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

Espace urbain : Aire urbaine + communes multipolarisées (en griset)

 

 

 

Aire urbaine : cf site de l’INSEE.

! Urbain, périurbain, communes multipolarisées, ville-centre !

 

Pôle rural : unité urbaine contenant de 2000 à 5000 emplois. C’est communément ce qu’on appelle une petite ville. Le pôle rural ne peut se trouver dans l’aire urbaine.

Autour des pôles ruraux on a la couronne périurbaine des pôles ruraux. Au delà on trouve le rural isolé.

 

Villes diverses définitions : 1694 : assemblage de plusieurs maisons disposées par rues et fermes d’une clôture commune. Dictionnaire Académie Française. Une notion de densité et puis une deuxième notion qui est celle d’enceinte.

 

1961 : groupement de population agglomérée défini par un effectif de population et par une forme d’organisation économique et sociale. Pierre George. Ajoute que la population ne vit pas de l’agriculture.

 

Jacques Lévy : La ville est un géotype de substance sociétale fondé sur la coprésence, càd un agencement spatial complexe de réalités matérielles et immatérielles. Géotype = une catégorie d’espace.

Substance sociétale = critère qui va permettre de classifier cet espace c’est une société, c’est un espace qui comprend toute la société.

Coprésence = la localisation en un même lieu, l’absence de distance. Pour vaincre la distance il y a les télécommunications matérielles ou immatérielles ou abolir la distance = être au même endroit. La ville est la solution historique que les sociétés ont trouvé pour abolir la distance.

Immatérielles = représentation, imaginaire.

 

L’urbanité, c’est ce qui fait d’une ville une ville : la combinaison de densité et diversité (substance sociétale). L’urbanité est le fruit des configurations matérielles et immatérielles.

Diversité de contenu de la ville : coopérations au sein du système productif, la vie culturelle, les potentialités de rencontre ou d’échange, les interactions aléatoires qui s’y produisent, les paysages, tous ces éléments sont autant de moyens d’approcher l’urbanité d’un espace.

La coprésence c’est la potentialité de rencontre ou d’échange, c’est la possibilité de rencontres aléatoires. Dans la ville il peut se produire des interactions qui sont le fruit du hasard. On utilise le mot de sérendipité du mot anglais serendipity => c’est les possibilités, les potentialités, les résultats de ce qu’on appelle le hasard. Internet c’est l’exemple même de la sérendipité. Cf Surréalisme qui accorde une grande place à la ville et à ses hasards. Beaucoup de rencontres sont dues au hasard => ex des  hommes d’affaires qui se rencontrent pas hasard.

Différents gradients d’urbanité => les campagnes sont aujourd’hui un degré moindre de l’urbain. La citidanisation = diffusion de modes de vie urbain dans les espaces ruraux.

La ville n’a plus le monopole de l’urbanité. De nombreux aspects de l’urbanité sont observables à peu près partout dans le monde à des degrés divers selon différents gradients.

Centres historiques = zones de maxima d’urbanité.

Ensemble des unités urbaines contenait 75% de la population française en 1999 et en 1999 les aires urbaines contenaient 76,7% de la population. En y ajoutant les pôles ruraux ça donne 88, 6% de la population. La France est dans une situation d’urbanisation généralisée = 9/10° de la population sont dans une zone urbaine.

Chaque pays a sa définition de l’urbain, dans les autres pays le seuil démographique est différent. La notion de continuité bâtie peut être différente. Il y a des pays qui utilisent d’autres critères : critères de type administratif (agglomération ayant un statut administratif), critères de nature économique ou sociologique par exemple %age d’actifs non agricoles, c’était le cas de l’Italie ou de la Hongrie.

Géopolis constitué par François Moriconi-Ebrard qui repose sur une définition unique et harmonisée de l’urbain = agglomération de 10 000 habitants (e-geopolis.eu).

 

II. Les étapes de la croissance urbaine en France.

 

* Un retard ancien : L’Europe présente des contrastes assez marqué quant au rythme de l’urbanisation, taux d’urbanisation de 50% en 1931 en France, en 1946 on est à 53%. Très gros retard par rapport aux pays voisins. Au XIX° siècle le taux de croissance urbaine est de l’ordre d’ 1% en moyenne contre 2% en GB. L’explication de base c’est la relation entre urbanisation et industrialisation. Retard de l’industrialisation en France. Les pays où la Révolution industrielle fut précoce, cela a fait progressé la production agricole, il y a eu une éviction de la main d’œuvre agricole due à la mécanisation des techniques agricoles. L’industrie se localise soit sur les ressources naturelles ou dans les grandes villes. En France ça commence au début du XIX°, c’est facilité par le chemin de fer, c’est parce qu’il faut faire s’adapter la ville à l’industrie qu’on entame une haussmannisation (hygiénisme, contrôle social et policier de la ville). Après la seconde guerre mondiale on a une très forte croissance urbaine avec une intensité maximum dans les années 60, le taux d’urbanisation est de 55% en 1954, 63% en 1962, et 73% en 1975 => + 20 points de par rapport à 1946. En premier lieu cela se fait par la croissance des banlieues, on les a faite très vite et pas très bien parfois. Après 1975 on assiste à un ralentissement de la croissance qui va se faire par étalement urbain.

- Accroissement naturel, solde naturel très important (plus de trois enfants par femme). Population à structure relativement jeune, pas de surmortalité massive (très peu de soldats morts en 1940).

- Période d’exode rural important qui se tarit un peu dans les années 1970. Petits emplois tertiaires qui se développe (jeunes filles de la campagne qui gagne la ville pour devenir employées au PTT ou ouvrières).

- L’immigration internationale. En région parisienne c’est l’industrie automobile (O.S), c’est les ouvriers du bâtiment (Portugais, Espagnols).

Cette croissance urbaine se ralentit nettement entre 1975 et 1982, ce qui correspond à la crise économique. A l’époque, après recensement de 1982, certains spécialistes disent qu’il y a un mouvement de contre-urbanisation. Ce n’était pas une contre urbanisation, c’était une nouvelle forme d’urbanisation qu’on appelle la périurbanisation au delà des banlieues. La France a fait sa transition urbaine : modèle calqué sur la transition démographique, qui décrit et qui explique l’évolution. Première phase qui est autour de 10 à 30 %, population très majoritairement rurale, phase deux = croissance de la population urbaine. Troisième phase : progression plus lente. Transition urbaine dans les pays du nord s’est faite par le moteur de l’industrialisation. Les pays du Sud font une transition urbaine très rapide et se fait sans moteur industriel = sans industrialisation, sans développement économique.

La France fait sa transition urbaine en deux phase : une avant la grande guerre, l’autre après.

Intervalle de temps inégale entre  les recensements : 1962, 1968, 1975, 1982, 1990, 1999, 2005. 0,5% de croissance par an pour l’espace rurale entre 1999-2005 pratiquement égal à la croissance urbaine. C’est un phénomène de périurbanisation dans l’espace rural, espaces plus périphériques. Perte de population des villes centres jusque dans les années 1980-1982. Le rythme de croissance repart pour atteindre 0,3% de moyenne.

Les banlieues ont eu un rythme très élevé (3% / an), rythme qui va décroitre et aujourd’hui la population des banlieues n’augmente pas plus vite que la population de l’espace rural.

Périurbain a un rythme élevé jusqu’en 1975 puis reprend actuellement (un peu plus d’ 1%).

Villes centres : population qui vieillit et qui retourne vers les habitats en ville, moins d’attirance pour l’habitat individuel, phénomène de métropolisation (quartier Joliette à Marseille, Euromed).

 

 

 

Géographie des conflits :

 

Géographie des conflits au XX° siècle.

Conflits, territoires et identités.

 

Frontière : une réalité juridique, aujourd’hui un tracé mais pendant longtemps ce fut une bande d’épaisseur variable. C’est un lieu d’échanges, de passage, de contacts, de tensions, de frottements (Dictionnaire de géographie politique de Rosière). Elle ne saurait être naturelle en soi, elle délimite, définit une identité, elle peut induire un effet de seuil. Elles peuvent produire des effets de seuils, d’un côté et d’un autre de la frontière. Elles peuvent être reconnues internationalement, contestées ou même rêvées.

 

Frontière identitaire : limite entre 2 aires socioculturelles.

 

Horizon : concept synonyme d’aire culturelle, forgé par Gerhard Sandner, 1987.

- territoire dépourvu de limites précises, mais dont le périmètre relève de gradients divers.

 

Territoire : portion de l’espace terrestre limité par des frontières et approprié par un acteur interne (celui qui est dedans) et des acteurs externes (ceux qui sont à l’extérieur)

Il renvoie étymologiquement à un découpage de la terre, mais en pratique recouvre  aussi un partage d’une partie de l’espace maritime.

 

Nation : concept né en Europe, puis mondialisé à partir des XVII-XVIIIème siècles et généralisé récemment.

La nation apparaît avec l’individualisme et s’oppose à la masse informe en la transformant en groupe conscient et solidaire.

thèse objective d’inspiration allemande (Fichte, Treischke). La nation est identifiée à une population identifiée par des critères, de « marqueurs » objectifs communs : langue, religion, histoire, territoire, etc. Elle ne se distingue pas de la notion d’ethnie.

thèse subjective d’inspiration française (Renan, Sieyes). La nation se fonde sur un choix, une libre adhésion d’individus libres et égaux, unis par des besoins communs et la volonté de vivre ensemble, un « plébiscite de tous les jours » E. Renan.

Concept auquel on donne le privilège de la souveraineté, avoir le pouvoir qui appartenait auparavant au souverain et le chef de l’Etat qui exerce le pouvoir au nom de la nation et pas en son nom personnel comme c’était le cas sous la monarchie.

Une nation peut être à minima un peuple qui a pour projet de se doter d’un Etat.

 

Identité : est une construction permanente et collective, largement inconsciente bien que de nature politique et idéologique. La territorialisation de l’identité favorise aussi le contrôle politique de l’espace social en offrant aux pouvoirs à l’œuvre un champ concret, clairement repéré et balisé, de légitimité et d’action. Di Méo, 2007.

 

On a des concepts qui sont forts et qui peuvent se télescoper.

 

Conflits : quelle dynamique ?

Il y a une dynamique des conflits qu’il ne faut pas sous estimer, périodes qui peuvent être de conflits tendus ou des périodes de conflits qui sont atténués. Intensité variable par période. Institut Heidelberg qui classe les conflits en 5 temps : conflit latent, conflit émergent, crise, conflit manifeste, guerre.

La formation des Etats est étroitement liée à la formation des frontières, le système Westphalien définit des frontières délimitées.

* pour le droit international, les frontières des l’Etat englobent :

- l’intégralité de son territoire terrestre (voies d’eau incluses),

- ses eaux intérieures et

- son espace maritime territoriale,

- la couche atmosphérique surplombant ses territoires terrestre et maritime

 

Mais pas d’exigence sur le caractère continu ou discontinu du territoire de l’Etat. Pas de taille ou de continuité obligatoire (ex de Kaliningrad) = criètères obligatoires sont frontière et une souveraineté à l’intérieur de ces frontières.

On peut considérer le conflit comme une force unificatrice centripète (qui va vers le centre) qui a permis à certains de se construire. En Europe vers l’an 1500 = environs 500 Etats. Au début du 19° on a plus qu’une dizaine d’Etats. Le conflit peut avoir des effets tout à fait centripètes.

Les conflits peuvent aussi agir de façon centrifuge et c’est ce qu’on voit depuis la fin de la seconde guerre mondiale avec une tendance qui n’est plus à l’unification d’Etat mais au contraire à l’éclatement d’Etat, à la « balkanisation », démantèlement qui est la conséquence de plusieurs conflits.

 

Conflits et multiplication des frontières au XX° siècle.

 

A la fin de la seconde guerre mondiale on a un processus de démantèlement par la décolonisation. Une fragmentation des territoires par les conflits. Ce qui fait qu’on a une augmentation des frontières qui est conséquente. En Europe en 2010 : 53 Etats et presque 40 000 kilomètres de frontières. Doublement des frontières entres 1923 et 2010. Cette logique de morcellement continue dans l’après-guerre mais par phases cette fois-ci. 50 Etats à la création des Nations Unies, à la fin des années 1950’s-1960’s on a plus de 150 Etats, décolonisation puis éclatement de l’Union Soviétique. On passe de 158 membres en 1989 à 192 en 2006. Depuis les années 2000 on a de nouveau une stagnation. On voit une nette augmentation du nombre d’Etats et du nombre de conflits. Ce sont surtout les conflits de faible intensité qui augmentent. On a l’impression que le conflit est passé à une échelle différente. Au lieu d’être un conflit entre Etats on est passé à des conflits intérieurs ou de voisinages.

Néanmoins on a des dynamiques contradictoires dans les conflits. Ensemble des opérations de maintien de la paix de l’ONU (DPKA). On a une diminution des conflits entre Etats et une multiplication des conflits territoriaux de niveau inférieur malgré la présence d’organismes internationaux qui sont là pour maintenir la paix.

Une atomisation est encore possible dans certain nombre de territoires qui réclament leur indépendance.

Atomisation des « failed states », ce sont des Etats faillis qui existent sur un plan juridique international mais qui n’arrivent pas à faire respecter leur autorité. Ex : Afghanistan de Karzaï. Cela pose la question de la pertinence des découpages qui ont été faits. On a des découpages territoriaux, on a des frontières qui peuvent favoriser un certain nombre de conflit et qui peuvent favoriser des rapports de force à l’intérieur d’un voisinage.

 

Des frontières chaudes et froides ou recomposées.

 

Frontière Inde/Pakistan qui n’a jamais été tracée totalement en 1947 et qui a donné lieux à toutes une série de guerres en altitude. On a une frontière qui régulièrement s’enflamme à nouveau. Sujet de conflits entre deux pays en possession de l’arme atomique. 

Autre exemple : Géorgie à l’été 2008, on avait une situation où à la fin de l’Union Soviétique le territoire était russophone (Ossétie du Sud). Refus de fusion entre l’Ossétie du Sud et l’Ossétie du Nord. En 2008 le président géorgien voulait récupérer ces territoires sur la Russie en espérant un soutien de l’OTAN. Les russes ont écrasé l’armée géorgienne assez rapidement. Les frontières peuvent également être froide. On a évidemment l’exemple de la guerre froide entre l’Est et l’ouest. On a l’exemple de frontières gelées où les tensions sont encore intenses malgré le gel.

* frontière recomposée : exemple de l’AFPAK. On a à la fois des groupes qui passent d’un côté et de l’autre de la frontière. En même temps il y a un certain nombre d’action entreprise par les Pakistanais, frontière poreuse à la fois pour les combattants islamistes et pour les habitants. Cette frontière est une frontière d’un type nouveau, délimitée internationalement mais n’empêche pas les gens de passer.

* Maintenant on a des groupes qui fonctionnent par réseaux, nébuleuses. Ex : Al Caida. Mode de fonctionnement différent de celui des Etats.

 

Liens entre conflits et identité.

 

L’un des facteurs qui pousse à ces conflits. Il faut noter la multiplication des acteurs nouveaux :

- Les organisations internationales : ONU, ONG, OTAN, organisation d’intégration régionale.

- Les mouvements indépendantistes ou autonomistes :

* séparatistes de l’ETA depuis 1959

* Séparatistes catalans de Esquerra Republicana de Catalunya, ERC actifs à partir de 1979

* Séparatistes corses du FLNC, apparu en 1975.

 

- les mouvements révolutionnaires :

* FARC en Colombie, apparaissent en 1964 dans un contexte insurrectionnel entre coup d’état militaire et révolte communiste.

* Sentier lumineux au Pérou : actif de 1980 à la fin des années 1990

* Brigades rouges en Italie : actifs principalement dans les années 1970- 80

* Djihad mouvement original dans le sens où les revendications pas totalement territorialisés, mais autour d’une identité musulmane « umma » => pas d’attache territoriale précise.

 

Le conflit comme moteur et marqueur d’identité.

 

Le conflit est l’axe central du changement social pour Marx, George Simmel (Les conflits) : pour lui le conflit est inévitable et nécessaire. Le conflit qui produit du changement social et qui produit un ordre nouveau, la rivalité c’est le fonctionnement normal et produit de l’ordre, de l’unité car en cas de conflit les gens se regroupent parfois ils s’opposent mais le conflit produit de l’unité. Le conflit a donc une unité sociale.

 

Le conflit produit aussi de l’identité :

 

Création de l’identité palestinienne. Terme de Palestine apparaît sous des formes proches dans la bible/ écrits égyptiens désignent une portion de territoire près de Gaza.

Ce terme de Palestine est utilisé par les Grecs, les Romains et les Byzantins pour désigner des divisions administratives. Réutilisé un peu au M-A, puis tardivement par les Ottomans dans le même sens. En 1920, à la conférence de San Remo, les Français et les Britanniques se partagent le M.O ottoman.

Les Anglais scindent la région entre :

- la « Palestine » destiné à accueillir le foyer national juif promis en 1917 par Lord Balfour.

- l’Emirat hachémite de Transjordanie.

Ce qu’on voit c’est la réutilisation de ce terme de Palestine par des groupes indépendantistes dont l’OLP créée en 1964 et qui réclame en 1988 la création d’un Etat Palestinien. En même temps on a création d’une identité palestinienne qui se crée par les conflits. On a la création dans l’exil et dans le conflit d’une identité palestinienne parce que les autres pays arabes n’ont pas incorporé la population palestinienne réfugiée dans leur population. On a maintenu les populations palestiniennes dans un statut particulier et c’est dans les camps que cette identité palestinienne s’est créée et qu’on peut aujourd’hui parler de l’identité d’un peuple palestinien.

 

TABOURNEL Jean-Simon, Les conflits identitaires, Paris, 1995 :

« Il y a conflit identitaire lorsque la survie réelle ou fantasmatique du groupe est en jeu, quand celui-ci se sent dépossédé non seulement d’un territoire ou de son territoire, mais plus gravement, lorsqu’il se sent dépossédé de son droit de vivre, de son identité et de sa spécificité ».

 

Conflit : affrontement d’intérêts, d’une certaine durée et ampleur, entre Etats, mais aussi entre groupes organisés, déterminés à atteindre leurs buts respectifs.

 

* SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute)

* UPPSALA (Uppsala Conflict Data Program)

* Heidelberg Institute for International Conflict Research

* Arbeitsgemeinschaft für Friedens-und Konfliktforschung (German Association for Peace and Conflict Studies).

 

Différentes méthodes de classement des conflits selon la forme juridique de Jean-baptiste Duroselle, 1992.

* 1er critère : distinction guerre civile-guerre étrangère

* 2ème critère : distinction guerre courte –longue

* 3ème critère : distinction guerre limitée – totale

* 4ème critère : distinction sur l’extension territorial du conflit.

* 5 ème : guerre « étrange », guerre froide, guerre des nerfs, économique…

 

pour le SIPRI :

conflit inter-étatiques

conflits internes

conflits causés par l’émergence et la création d’Etats.

 

Heidelberg Institute = passé à 5 critères.

Non violent : conflit latent, conflit manifeste.

Violent : crise, crise sévère et guerre.

 

Les conflits entre Etats diminuent depuis l’an 2000 mais augmentation des conflits intraétatiques.

 

Typologie :

 

I. Des conflits interétatique comme l’expression d’une volonté de puissance.

II. Conflits pour des ressources : exemple => Guerre du gaz entre Russie et Ukraine, ou l’eau.

III. Conflits idéologiques : type guerre froide, les mouvements islamistes qui s’appuient sur une idéologie forte.

 

ROSIERE S., La fragmentation de l’espace étatique mondial

 ‘’        ‘’         , Dictionnaire de l’espace politique

 

George CORM, …

 

PS : Désolée mon schéma de l'aire urbaine n'est pas passé...

 

 

 

Publié dans CM Géographie

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