Cours enjeux et finalités géographie 8 février 2011

Publié le par mefhistoiregeoaix.over-blog.com

Et voici le cours en géographie un peu complexe certes, mais assez facile à comprendre avec les photocopies données.

 

Bonne soirée à toutes et à tous

 

Vanessa

 

Les grands courants de la Géographie

 

 

I)                   Comment caractériser la Géographie classique ?

 

Après la Seconde Guerre Mondiale, on a une remise en cause de la Géographie classique, qui se trouve dans la continuité de Paul Vidal de la Blache avec toutefois, un infléchissement vers la géomorphologie et une grosse partie accordée à la Géographie physique. Elle s’intéresse à des espaces à grandes échelles (paysages, régions) et à des espaces singuliers, essayant d’aller vers le général à partir d’eux (démarche inductive).

 

Quatre notions centrales :

_ Les régions.

_ Les paysages.

_ Le genre de vie.

_ Les milieux.

 

Une place importante est accordée à l’observation et à la description qui sont fondamentales sur le plan méthodologique jusqu’à l’explication. C’est la base des monographies régionales (thèse d’Albert Demangeon, "La Picardie et les régions voisines", 1905).

 

La Géographie a un statut particulier dans les sciences. Elle est au carrefour entre les sciences de la nature et les sciences de l’homme et donc, elle a des difficultés à s’intégrer dans les deux. Pendant les années de l’entre deux-guerres, l’Ecole française de géographie a des influences à l’échelle européenne et après la Seconde Guerre Mondiale, c’est le début des remises en cause.

 

Comment se mettent en place les courants qui vont faire changer la Géographie et assurer le glissement vers un autre paradigme qui permettra de la faire circuler vers une Géographie des sciences sociales ?

 

·          La comparaison des courants eux-mêmes et par rapport à la Géographie classique.

·          Les éléments fondamentaux pour qu’ils se comparent entre eux.

 

Introduction

Ø   En commun : Une contestation de la Géographie classique.

Ø   Mais des voies très variées, confusion ?

Ø   Critique et positionnement par rapport à la "Nouvelle Géographie" au sens strict.

Ø   Mais pas de cloisons étanches, de nombreuses passerelles.

 

Cette Géographie ré-humanisée s’oppose à la Géographie des années 1950 et à la Géographie classique.

 

 

II)                Nouvelles interrogations, nouvelles exigences

 

Géographie plurielle

La tension entre le singulier et l’universel : Nouvelle Géographie, analyse spatiale. Il faut faire une distinction entre la nouvelle Géographie au sens strict et la nouvelle Géographie au sens large. Au sens strict, elle vient de la Nouvelle Géographie anglo-saxonne et désigne clairement des modèles issus de l’économie et de la sociologie. On l’appelle la Géographie néo-rationaliste et elle est très liée à l’analyse spatiale. Aux Etats-Unis, l’urbanisation est rapide. En France, la Géographie classique s’est intéressée aux espaces ruraux (l’analyse des paysages agraires). Cette Géographie classique se disqualifie par rapport à ce qui se passe aux Etats-Unis. Les grands courants qui vont traverser les sciences sociales entraîneront des problèmes de rapports entre la Géographie et l’inscription scientifique. Elle est loin de tout effort de théorisation. La Géographie classique est surtout idéographique. La Nouvelle Géographie trouve des règles permettant d’expliquer l’organisation de l’espace (nomothétique). Elle est liée à l’analyse spatiale qui s’intéresse aux relations horizontales entre les lieux résultant de la façon dont certaines conditions comme les sociétés qui produisent de l’espace.

 

La Géographie classique s’intéresse au lien entre milieu et société (relation verticale). La nouvelle Géographie va s’intéresser à l’espace et aux relations qu’entretiennent les lieux entre eux. On va essayer de matérialiser par des relations mathématiques et des modèles. La nouvelle Géographie a un intérêt quantitatif.

 

Questions de fonds à la Géographie. La nouvelle Géographie pose la question sur le local et le singulier, l’universel et l’originel. Il faut remettre en question la démarche de la Géographie classique. Mais, on a des problèmes de localisation qui ouvrent la voie à pleins de questionnements. Au-delà des disparités structurelles que l’on retrouve dans l’espace, l’espace obéit à un minimum d’ordres géographiques. La localisation obéit à des régularités. C’est pourquoi il faut trouver une logique interne aux systèmes spatiaux que l’on doit étudier. Cette nouvelle Géographie a pour objet la recherche de lois proprement spatiales et a plusieurs caractères :

v   Elle est à la fois quantitative et théorique.

v   Elle s’appuie sur un langage mathématique.

v   Elle a recours à des méthodes, à des techniques hypothético-déductives (on part d’une hypothèse et d’un certain type d’applications) et à la modélisation.

 

On mesure les égards entre le modèle et la réalité. La Géographie française va importer des modèles à la fois extranationaux et extra-géographiques. En dehors des modèles spatiaux, il y a des modèles mathématiques. Ça convoque plusieurs notions de continuité et de contigüité et une notion de distance. La distance c’est la mesure de l’écart spatial de la séparation entre deux lieux. Elle va être au centre de l’analyse spatiale (notion d’espacement). Une distance est évaluée en unité de longueur, mais il existe une différence entre distance abstraite et distance effective qui tient compte des irrégularités. Une distorsion entre distance mathématique et distance géographique. L’espace géographique n’est pas à la base isotrope. Des distances connectives mentales ou socioculturelles sont liées à des représentations psychologiques individuelles ou collectives qui se traduisent par des effets d’échanges et de barrières. Un intérêt de l’analyse spatiale qui va fournir des éléments d’analyse pour mieux comprendre ses lois.

 

Une traduction dans les programmes d’aujourd’hui avec la nouvelle Géographie et l’analyse spatiale. Dans le programme de Seconde (thématique et régionale), on essaie de voir comment fonctionne la diffusion d’un phénomène spatiale pour se reproduire dans la réalité. Ce qui domine c’est la démarche inductive, partant du singulier vers le général (étude de cas). On le retrouve souvent sous forme indirecte dans les thématiques.

 

 

Il y a un passage de la Géographie physique à la Géographie environnementale. Mais aussi, un passage de la Géographie physique de l’époque classique à la Géographie de l’environnement. La Géographie physique s’étend vivement et son paradigme va être remis en cause. La Géographie physique passe dans les sciences dures et les autres vont essayer de rentrer dans les sciences sociales.

 

Reposer la place de la nature et de la Géographie physique en sciences sociales. Georges Bertrand essaie de proposer sur un plan théorique une réflexion sur le rapport entre la nature et la société, ainsi qu’entre la Géographie physique et la Géographie humaine. Il va le poser en terme d’interfaces et il s’intéresse non pas à la nature en soit, mais à une nature socialisée. Le volet humain doit toujours l’emporter sur le volet purement naturel. Quelques notions vont apparaître comme risques, paysages, environnement, milieux.

 

Problème important entre la Géographie savante et la Géographie scolaire, voire même avec l’enseignement universitaire pour trois raisons :

ü   Pendant très longtemps, on a une longue prédominance à tiroir dans la démarche des géographes.

ü   Depuis 2001, il n’y a plus d’épreuve de Géographie physique séparé de la Géographie humaine à l’Agrégation de Géographie.

ü   Les programmes scolaires ont l’empreinte de la Géographie classique (sixième cinquième de 1995).

 

 

Géographie radicale

_ Elle vient de la Géographie radicale américaine.

_ Elle est née comme Géographie contestataire dans les milieux d’extrême-gauche très influencée par le marxisme.

_ Aux Etats-Unis à la fin des années 1960, on a une remise en cause sur le plan scientifique et politique.

 

En France, elle se met en place dans les années 1970. C’est le retour de la politique et de la notion de pouvoir en Géographie. Yves Lacoste qui a fondé la revue Hérodote en 1976 et qui écrit "La Géographie ça sert d’abord à faire la guerre". Il met en cause le fait que la Géographie a évincé la politique et la notion de pouvoir, mais en même temps c’était pour servir le pouvoir politique dominant. Ce courant va être influencé par le marxisme qui traverse à cette époque là toutes les sciences sociales.

 

 

III)             Les géographies ré-humanisées

 

Déplacement du centre de gravité de la Géographie qui devient véritablement une science sociale et la prise en compte de trois courants de pensée qui vont intégrer des approches qui n’ont pas été prises en compte auparavant.

 

On ne peut appréhender l’espace qu’à travers le filtre de la perception par les groupes humains. L’organisation de l’espace ne passe pas seulement par des impératifs économiques, des voies mathématiques et des contraintes naturelles, mais aussi par des idées et des représentations. La phénoménologie : Entre le réel et les groupes humains, il n’y a pas un rapport direct. Ce rapport passe par des filtres culturels et sociaux (subjectivité).

 

Géographie humaniste 

Un courant très fort en France, mais de transition. Il apparaît à la fin des années 1960 aux Etats-Unis et se fonde sur la critique des géographies quantitatives et néo-positivistes, mais pas des géographies radicales marxistes. La Géographie doit restituer le sens de monde ou d’espace qui sont par définition perçu ou vécu et remettent en cause la notion même d’espace un peu abstrait et prétendument objectif. Eric Dardel, "L’homme et la terre : nature de la réalité géographique" (1952), développe la notion de géographicité, c’est une inscription primitive, présociale et affective du terrestre de l’humain et de l’homme sur la terre. Ce courant va se fonder sur plusieurs notions, notamment celle de lieu (différentes des lieux centraux) et d’espace vécu de représentation. Une valeur symbolique reliée à des réseaux sociaux. Cette notion d’espace vécu va être développée par Armand Frémont. Cette Géographie va s’intéresser aux pratiques et aux représentations des sociétés qui représentent cet espace. L’espace est à la fois matériel et idéel, elle va le faire avec d’autres moyens d’investigation. Elle va mobiliser des sources nouvelles. Utilisation de la carte mentale et dans les nouveau corpus, il y a les sources littéraires et artistiques qui vont permettre comment certains groupes émergent des espaces. L’objectif de la carte mentale est la perception des gens dans leur environnement, leurs trajectoires spatiales qui influencent leurs pratiques spatiales (Kevin Lynch, "L’image de la cité", 1959). Il distingue les voies, les points de repère, des limites naturelles ou anthropiques et qui forment des ruptures à l’intérieur de la ville, des nœuds et des quartiers. On confronte ces représentations à une carte puis on compare les dessins entre eux. Cela donne deux types de recherche :

_ Les populations locales représentent un tel lieu ou territoire.

_ Comment ces représentations peuvent varier selon l’origine sociale des populations ou de l’âge.

 

L’utilisation de ces données permet d’en faire quelque chose sur la planification de l’urbanisme. Cette notion de l’espace vécu n’a pas eu une influence extraordinaire en France. Mais cette dimension s’est imposée au sein de la Géographie française contemporaine, avec une influence très forte sur la Géographie sociale et la Géographie culturelle. Un retour vers les territoires de proximité dans les nouveaux programmes de première et de sixième. Les représentations n’ont pas complètement disparu mais avec l’étude des territoires proches au collège et au lycée, cette Géographie humaniste a eu des conséquences dans la Géographie scolaire et semble faire un retour dans les nouveaux programmes. En première, la région est en relation avec cette notion d’espace vécu.

 

 

Géographie sociale 

Elle s’est développée à un moment particulier. Elle doit pas mal de choses à la Géographie humaniste. D’abord, il y a un renversement des facteurs où la société va primer sur les autres. C’est l’engagement de cette Géographie. Elle est moins visible dans le champ de la Géographie. Quand elle s’est mise en place, une partie des choses mises en avant sont bien intégrées en ce moment.

 

 

Géographie culturelle

En filiation avec l’ancienne Géographie tropicale. Elle s’impose dans les années 1990. Elle tend à avoir une position qui se veut dominante au sein de la Géographie actuelle. Le primat des facteurs culturels qui va l’emporter. C’est un courant très foisonnant et un peu confus. Une approche dominante qui repose sur le tournant culturel où tout est vu à travers le prisme du culturel (Géographie des faits culturels).

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article