cours enjeux et finalités Histoire 8 février 2011

Publié le par mefhistoiregeoaix.over-blog.com

Voici le cours d'histoire sur les enjeux et finalités traitant de l'enseignement sous le régime de Vichy.

 

Ce soir je rajouterai celui de géographie.

 

Tout a été relu et corrigé.

 

 

Bon travail à toutes et à tous

 

 

Vanessa 

 

 

L’Enseignement de l’Histoire sous le régime de Vichy (1940 – 1944)

 

 

Une période mal étudiée pour l’enseignement de l’Histoire en France.

 

Bibliographie :

_ Jean-Michel Barreau, "Vichy contre l’école de la République, théoriciens et théories scolaires de la Révolution nationale", Flammarion, 2001.

_ Rémy Handourtzel, "Vichy et l’école : 1940 – 1944", éditions Agnès Viénot, 1997.

 

Evocation du contexte de cette époque : Défaite et désorganisation de la France, occupation et partition du territoire, avec la mise en place du gouvernement de Vichy. Ce gouvernement a autre chose à penser qu’à l’école, mais moins de deux mois après sa nomination, le Maréchal Pétain annonce un programme de réformes pour l’école. C’est un élément central où l’Histoire va être au cœur de la Révolution nationale.

 

 

I)                   Une nécessité de réformer l’école de la République

 

Pétain s’est préoccupé assez tôt de l’école. Dès 1934, il a souhaité devenir ministre de l’Education Nationale. C’est la force du modèle établi par la République où l’école est un enjeu principal pour la formation des futurs citoyens. Il a une préoccupation particulière pour l’école et le 15 août 1940, dans la Revue des Deux Mondes, il publie un article consacré à l’école primaire. Il établit à la fois son bilan de l’école et esquisse les réformes qu’il entend conduire dans le système scolaire français.

 

Texte du Maréchal Pétain (article du 15 août 1940) : L’école a souvent été un élément central dans les systèmes politiques et avec son arrivée au pouvoir, Pétain redéfinit sa place dans l’enseignement primaire en France. Le 15 août 1940, la France perd face à l’Allemagne et celui qui arrive au pouvoir est idéologiquement très marqué. Bien qu’il reste le grand vainqueur de la bataille de Verdun durant la Première Guerre Mondiale, il identifie des coupables sur la défaite inexpliquée de la France qui sont les protagonistes du système scolaire instauré par Jules Ferry sous la IIIème République.

 

En quoi les nouvelles finalités de la réforme voulue par le Maréchal sont-elles à la fois en rupture et en continuité et quelles en sont les modalités ?

 

C’est un constat d’échec. Il est convaincu qu’il y a un dévoiement du système éducatif en France. Une confusion de base entre instruction et éducation. Il dit que les instituteurs de la IIIème République ont cherché à instruire les élèves sans les éduquer. L’enseignement était trop théorique et trop individualisme au détriment de la nation, mais aussi trop matérialiste. L’école ne prétendra plus à la neutralité avec un recul de la religion dans l’enseignement. Il regrette cette séparation entre l’Etat et les Eglises et que cet enseignement soit trop tourné vers la France citadine. Il s’inscrit dans un courant voulu par Jules Michelet avec l’évocation des terroirs et de la paysannerie. Il regrette aussi que cet enseignement ne soit pas assez manuel et pratique.

Il y a une volonté très claire de forger les cœurs et les caractères. Il veut les réaffirmer et revaloriser la religion dans l’enseignement de l’école. Il veut également une revalorisation du travail, du rural et du manuel.

 

Pour les orientations idéologiques, il s’attache à l’importance de cultiver l’instinct et sur la sélection. L’école est au cœur de la formation des citoyens. Les instituteurs restent des personnages clefs de cette formation, de même que les programmes. Il dénonce un système républicain mais il renoue avec l’un des thèmes forts de la IIIème République qui est l’amour de la patrie.

 

Conclusion : Pour Pétain, cet article est que le système scolaire tel qu’il existait dans l’entre deux-guerres se fourvoie sur des chemins qui ont conduit la France à la défaite. Les nouvelles finalités qu’il insigne à l’enseignement primaire visent à réparer ces erreurs et aussi dans son esprit au redressement national. Il reprend des éléments qui existaient précédemment. Il s’agit davantage d’une orientation que d’une rupture. Est-ce que le temps lui permettra de formater cet enseignement national ?

 

 

II)                Les nouvelles finalités de l’école primaire

 

Une finalité morale évidente : Une morale civique. Il faut œuvrer au redressement intellectuel et moral des jeunes français, tout en luttant contre cet esprit de jouissance. Une dimension de morale nationale, où le maître redevient un apôtre de la nation. Il veut aussi un salut aux couleurs et la mise en place d’un catéchisme nationaliste organisé autour de la personne du Maréchal Pétain. Enfin, une morale religieuse qui se caractérise avec le retour de la religion à l’école.

 

Finalités idéologiques :

ü   L’instinct.

ü   La sélection.

ü   La tradition.

 

Une pureté originelle des enfants venant des couches populaires qui sentent les choses instinctivement. Une relation directe, franche et simple des enfants humbles avec la connaissance des choses. C’est l’instinct qui prime sur l’intelligence et l’école sert à développer cet instinct sans le dévoyer. Le poids de la tradition paysanne, des terroirs, des coutumes et l’école doit permettre de valoriser les coutumes, les particularismes et les terroirs. L’édifice social doit être organisé sous une hiérarchie assez stricte. Il est contre cet égalitarisme et donc, chaque personne doit occuper une fonction selon ses origines.

 

La répression contre tous les instituteurs suspectés d’être francs-maçons, socialistes ou pacifistes. Une révocation des lois et une épuration dans le corps enseignant, où sont visés aussi les Juifs (statut des Juifs qui leur interdit d’enseigner). Une révocation également contre les institutions qui ont formé les enseignants. Le 18 septembre 1940 il fait supprimer l’Ecole Normale. Il demande la révision des manuels scolaires écartant tous les auteurs suspects. Cette réforme entraîne également une action de propagande et une organisation du culte de la personne demandée par les enseignants autour du Maréchal Pétain.

 

Chanson "Maréchal nous voilà" : C’est une volonté de rappeler son passé et d’en faire un héros national car il est la France. Il discrédite ceux qui veulent continuer la guerre en résistant à l’occupation allemande et qui sont contre sa politique menée en relation avec l’Allemagne. Une négation de l’individu au profit du collectif. Tous les matins, l’instituteur refond le lien qui unit les élèves au Maréchal Pétain. Un moyen de décliner la nouvelle devise du gouvernement de Vichy : Travail, Famille, Patrie.

 

Formation des enseignants : La création d’un institut de formation professionnelle des maîtres en 1940. Il veut donner aux enseignants une formation plus pratique. Un renouveau du terroir local, de la mémoire populaire et un essor considérable des monographies. Une mise en valeur de tout ce qui est régional. L’Histoire des provinces devient un enseignement officiel. Une mise sous tutelle de l’enseignant avec une dévalorisation. Au-dessus du bureau de l’instituteur, il y a un portrait du Maréchal Pétain. Une autre mise sous tutelle est prévue avec l’organisation des concours que les instituteurs doivent coordonner avec les élèves en dehors de leurs cours pour le Maréchal Pétain. Cela représente une mise à l’écart avec ce lien direct unissant les élèves au Maréchal Pétain et que l’enseignant doit faire obligatoirement. Cela passe aussi par le biais de la caricature.

 

 

III)             Les limites voulues par le régime de Vichy

 

L’occupation de la France rend la mise en place de ces instructions assez difficiles. Tous les nouveaux manuels scolaires n’arriveront pas à temps, notamment dans les villages (pénurie de papiers). Des problèmes d’alimentation seront constatés chez les écoliers parce qu’ils ont faim, froid et vivent sous la menace des bombardements. Ils sont confrontés à une France de Vichy qui n’a rien à voir avec l’image de propagande voulue par le Maréchal Pétain. En effet, beaucoup d’écoliers ont vécu de près l’entrée des policiers ou des Allemands venus pour rechercher des enfants juifs.

 

Les enfants le prennent plus pour un jeu qu’à une vraie adhésion. Ce monde rural croyait à cette école républicaine qui était vécue comme une ascension sociale. Tous les efforts faits par le gouvernement national pour promouvoir le monde rural tombent à plat et celui-ci ne se sent pas représenté par le nouveau régime. Beaucoup d’instituteurs ont résisté à ce système imposé par le gouvernement de Vichy (forme de résistance où des milliers d’enseignants ont démissionné en refusant de faire chanter la chanson et beaucoup ont participé à la Résistance).

 

 

Ø   Même si elle est très critiquée, l’école est toujours perçue comme un élément décisif dans la formation des citoyens et comme une sorte de vecteur privilégié pour faire passer un certain nombre de finalités.

Ø   Le Maréchal Pétain considère que cette école de la IIIème République est une des causes de la défaite et qu’il convient donc de la réformer en lui imprimant les principes de la Révolution nationale.

Ø   Dans cette nouvelle école, l’Histoire et la Géographie se trouvent réorientées vers la dimension régionale et rurale, vers l’exaltation des monographies, des particularismes et c’est en grande partie ce qui va expliquer le discrédit de cette échelle de l’observation pendant longtemps.

 

Ce projet de réorientation des finalités de l’enseignement de l’Histoire et de la Géographie n’aura pas le temps d’imprimer durablement ni les écoliers et les étudiants, ni les moyens en raison des difficultés d’organisation et de pénurie. Une  résistance passive ou plus active des enseignants et même des parents va à l’encontre de ce projet souhaité par le Maréchal Pétain. C’est un échec, même si c’est un élément important de l’Histoire en France.

 

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