Enjeux et finalités Cours du 17 janvier Histoire

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Histoire : Méthodologie du commentaire de documents

 

 

I)                   Introduction

 

Bibliographie :

_ P. Garcia, J. Leduc, "L’enseignement de l’histoire en France de l’Ancien Régime à nos jours", Armand Colin (Collection U), Paris, 2003.

_ L. De Cock, E. Picard, "La fabrique scolaire de l’histoire", Agone, Marseille, 2009.

 

Objectifs :

·          Comprendre pourquoi on enseigne l’Histoire depuis les temps anciens jusqu’à nos jours.

·          Expliquer le lien très fort entre le pouvoir politique et l’Histoire. Le pouvoir politique est très prescriptif sur les épreuves de l’Histoire, mais il faut avoir une position précise sur l’éthique et la déontologie concernant l’enseignement en Histoire.

 

Exemple : La lecture de la lettre de Guy Môquet. A quels élèves doit-on lire la lettre ? Deux réponses :

ü   Il ne faut pas impressionner les élèves par l’émotion par rapport à ce que demande le pouvoir politique. Il faut mettre en perspective cette lettre et la contextualiser. On doit l’utiliser à condition que cela soit inclus dans les programmes enseignés en Histoire et la comparer à d’autres documents, en relation avec la Seconde Guerre Mondiale. Mais, il faut le faire au bon moment de l’année scolaire et dans les programmes des élèves concernés sur ce sujet (Troisièmes et Premières). Il s’agit pour un enseignant de bien respecter les principes de la déontologie dans sa discipline.

ü   Le refus de lire la lettre à cause de la pression mise par le cadre éducatif de l’enseignant (parents d’élèves).

 

 

II)                Séance de méthodologie

 

Le commentaire de documents :

Ø   Introduction :

o    Phrase d’accroche sur les deux textes présentés.

o    Nature des documents.

o    Auteurs.

o    Evènements sur le public.

o    Contexte des documents.

o    Analyse des propos.

o    Dater les documents.

o    Problématique.

 

Ø   Problématique :

o    La problématique conduit à un plan.

o    Trouver des thèmes comparant les documents.

o    Aborder les points de passage essentiels.

 

Conseils :

_ Avoir une bonne lecture des documents en conditionnant l’analyse.

_ Séparer la feuille en deux pour en faire ressortir les éléments essentiels (ressemblances et différences).

 

Texte de Lavisse : C’est un constat d’échec sur le complexe de supériorité où l’on n’a pas su enseigner l’amour de la France. Les enseignants en Histoire doivent enseigner le patriotisme, en luttant contre le matérialisme et en mettant en place un reflux d’idées religieuses (sorte de catéchisme). L’auteur représente l’adossement des finalités en jouant sur l’émotion et utiliser le poids représentatif qui est important des images, des récits et des noms de grands hommes en Histoire. Des lignes 24 à 30, il aborde l’invention du roman national qui n’existait pas auparavant. Pour lui, nous sommes les héritiers d’une Histoire glorieuse et les transmetteurs des générations antérieures. Cet héritage doit être fructifié et embellir l’enseignement de l’Histoire pour les élèves. Aux lignes 41-42, on remarque une première finalité de l’Histoire à cette époque-là. Pour l’auteur, la conception de l’Histoire est linéaire. Elle a un sens qui aboutit à la République. Cela fait bien sûr ressortir une autre finalité dans ce texte : Enseigner et justifier les valeurs républicaines.

 

Texte de Farge : Comme pour le texte précédent, elle ne renie pas la question de l’héritage. L’héritage que l’on reçoit à la naissance n’est pas forcément glorieux parce qu’il peut posséder des phases d’ombre. L’auteur se veut être une héritière critique en faisant un tri et en opérant une mise à distance. Elle ne croit pas à un sens linéaire, mais l’Histoire n’a pas de sens prédéterminé. L’historien n’est pas un juge parce que l’Histoire ne se répète pas. On passe d’une conception véridique à une conception de véridicité (approcher la vraisemblance). L’auteur insiste aussi qu’il faut rendre visible l’hétérogénéité des héritages. L’historien doit donner une image autrement que celle du passé.

 

Ø   Plan :

o    L’héritage de l’Histoire.

o    Le sens de l’Histoire.

o    Les finalités de l’Histoire.

 

v   Phrase introductive : Les deux documents vont permettre une réflexion sur l’évolution des finalités et des méthodes de l’enseignement en Histoire.

 

v   Nature :

·          Un texte adressé aux instituteurs.

·          Une chronique de France Culture destinée à un public ciblé.

 

v   Auteurs :

·          Ernest Lavisse (1842 – 1922) est un personnage important de l’enseignement sous la IIIème République. A l’origine de la plupart des programmes, il a rédigé un grand nombre de manuels pour les enseignants. Précepteur du fils de Napoléon III puis républicain, il est l’inventeur de l’Histoire positiviste.

·          Arlette Farge. Historienne spécialisée dans l’étude du XVIIIème siècle, elle est directrice de recherche au CNRS et enseignante à l’EHESS. Elle fut également co-animatrice de l’émission "les Lundis de l’Histoire" sur France Culture et collabore désormais régulièrement à "la Fabrique de l’histoire" sur cette même antenne.

 

v   Analyse :

·          Le texte d’Ernest Lavisse indique clairement aux enseignants quel est leur rôle social. C’est le patriotisme qui s’apparente à une image de propagande pour les élèves.

·          Celui d’Arlette Farge conserve le rôle social de l’historien avec une explication du monde contemporain sur une mise à distance.

 

v   Contexte :

·          Le texte d’Ernest Lavisse évoque la défaite et la mise en place d’un nouveau régime.

·          Le texte d’Arlette Farge met en évidence les injonctions de l’Etat d’aujourd’hui où la discipline ne se conçoit plus comme au temps de Lavisse. La discipline est consciente de sa fragilité et quand on connaît les limites de cette discipline, cela met en place des expertises qui consolident ce complot.

 

v   Problématique : Comment ces deux textes dans leurs différences comme dans leurs points communs nous éclairent-ils sur la vision et l’évolution de l’Histoire ?

 

v   Première partie : Quel héritage ? Les deux historiens reconnaissent l’existence d’un héritage par lequel on est imprégné. Mais tout divers dans la conception de cet héritage, puis dans le positionnement.

 

v   Deuxième partie : L’Histoire a-t-elle un sens ? La conception linéaire du sens de l’Histoire. C’est une histoire orientée par sa fin. Puis dans une autre conception différente, il n’y a pas de linéarité rendant les sociétés moins assurées et plus fragiles.

 

v   Troisième partie : Le rôle social de l’historien. Tous les deux reconnaissent un rôle social pour l’historien. Un rôle de propagande sous la IIIème République et une historienne jouant sur la mise à distance et l’explication du monde contemporain. Le rôle de propagande adhère à l’émotion alors que dans l’autre texte, il s’agit d’une confrontation des approches dans un schéma de véridicité.

 

v   Conclusion :

·          Un résumé rapide sur la confrontation des deux textes sur les trois thèmes du plan.

·          Une réponse à la problématique.

·          Une ouverture suite à la réponse de la problématique.

 

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